Avant-propos

Ces deux blog (FR + NL) ont été créés vers 2006 comme un contrepoids à la communication opaque par des mandataires de notre Association des Copropriétaires (ACP). Lien vers une page dans l'autre langue est actif si cette page existe déja (incomplet ou pas).

Le chant des oiseaux est le même en forêt et dans les champs ; il est le même devant le wigwam et devant le château ; il est toujours le même, qu'ils s'adressent au sauvage ou au sage, au chef ou au roi.
Simon Pokagon, Chef indien Potawatomi

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08 mars 2011

Le guide A.B.C. pour l’Amélioration thermique des Bâtiments Collectifs (1)

L'ARC, une association Française de défense des intérêts des copropriétaires, vient de publier un guide concernant la réduction de la consommation énergétique des copropriétés.
NDLR: Attention: cette brochure se base sur l'organistion de la copropriété en France, qui est quand même un peu différente en Belgique, comme les noms/tâches des organes, mais les problèmes structurelles sont en fait les mêmes.  Il est conseillé de lire le fichier complet
Ci-après un extrait des pages 10 à 12 du fichier d'annonce de ce guide.


"...
UNE MÉTHODE NOUVELLE EN SIX ÉTAPES

Le déblocage de la situation ne viendra - selon nous - QUE de la mise en place d'une démarche et d'une méthode à la fois rationnelle et globale qui fasse consensus entre tous les acteurs de la copropriété.

 
Cette méthode peut être décrite rapidement ainsi :

 
1/ PHASE D'IMPLICATION, DE SENSIBILISATION, DE FORMATION.

En premier lieu, il faut inciter et aider les responsables de copropriétés (conseils syndicaux et syndics) à entrer dans une phase de bilans qu'ils réaliseront eux-mêmes.

 
Ces bilans simples portent sur :

  • les consommations énergétiques ;
  • l'état des immeubles et des équipements ;
  • les "besoins" des occupants et leurs capacités financières. 
Ce premier travail (qui peut durer plusieurs mois) doit permettre à la copropriété et à ses organes de gestion :
  • de se familiariser avec les problèmes de la copropriété ;
  • de commencer à repérer eux-mêmes les anomalies ;
  • de se poser les vraies questions ;
  • de se former et de se mobiliser. 
C'est une phase essentielle pour le reste de la dynamique. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous avons décidé de lancer une campagne approfondie et nationale baptisée :

 
"Un éco-bilan pour tous".

 
2/ MISE EN PLACE DE PREMIÈRES MESURES SIMPLES


Une fois les éco-bilans réalisés, il faut commencer à agir. Il s'agit alors de résoudre les premiers problèmes identifiés. Ces problèmes peuvent être plus ou moins complexes : il peut s'agir de négocier avec le chauffagiste un meilleur contrat, d'améliorer l'équilibrage, de réduire les températures de consigne, d'intervenir sur le circuit "eau chaude", etc. Ici l'objectif est "d'assainir" :

  • en dépoussiérant les contrats et en nouant une relation de confiance avec les prestataires,
  • en réalisant les opérations d'entretien de base ,
  • en faisant des travaux d'améliorations peu coûteux, (ex : équilibrage)

Bref, il s'agit d'y voir clair et d'améliorer la gestion.
 
Grâce à cela, la copropriété doit réussir à se mettre à niveau. Dans certaines copropriétés, cela peut prendre un ou deux ans (ou plus), dans d'autres quelques semaines. Mais ce n'est qu'une fois qu'elle est à niveau qu'une copropriété peut sérieusement envisager de réaliser des travaux d'amélioration énergétique et patrimoniale.
 
3/ LANCEMENT D'UN AUDIT GLOBAL
 
Ensuite il est indispensable de lancer un véritable audit complet de la copropriété ou audit global. Cette phase permet - après les premiers bilans - de réaliser :
  • un audit technique ;
  • un audit énergétique ;
  • un audit socio-économique et d'usage.

Cet audit doit permettre de mettre en lumière des stratégies et scénarii de "rénovation" thermiques cohérents, compatibles avec la rénovation globale et tenant compte des capacités et des besoins des copropriétaires.
 
a/ Des scénarii "cohérents", cela voudra dire des plans pluriannuels qui vont permettre de réaliser progressivement une rénovation thermique efficace. Il ne s'agira pas - par exemple - de rénover la chaufferie avant d'avoir réduit les besoins (par l'isolation) ; il ne s'agira pas d'isoler voire de sur-isoler sans ventiler, etc.

b/ Des scénarios d'amélioration thermique tenant compte des autres contraintes, cela veut dire que la programmation des travaux de rénovation thermique doit être en phase avec la programmation des travaux de rénovation ou d'amélioration globale (bâti, structure, sécurité, handicap, etc.).

c/ Enfin, l'audit global devra prendre en compte, de manière plus large, à la fois les problèmes vécus par les occupants (problème de confort, problème d'humidité, etc.) mais aussi leur capacité financière et leur stratégie.

Cet audit global doit être fait en "coproduction" avec la copropriété. C'est une phase essentielle d'échanges, de discussions, de recherches, de sensibilisation et motivation.

 
4/RECHERCHE D'ASSISTANCE "INDÉPENDANTE" COMPLÉMENTAIRE

 
Pendant cette quatrième phase, la copropriété pourra, en parallèle, consulter les divers conseillers mis en place par l'Etat (EIE), les collectivités publiques (ALE) ou les associations 1901 (dans le cadre de dispositifs, lourds ou légers, d'accompagnement). Ces conseillers sont réputés être "indépendants" (ce qui rassure les copropriétés) et orienter vers des solutions vraiment adaptées à la copropriété, sans arrière-pensées commerciales.

 
5/ MISE EN PLACE D'UN PROGRAMME DÉFINITIF


Suite à l'audit global, la copropriété, avec l'aide des conseillers indépendants, va choisir un scénario et mettre au point un programme pluriannuel (rénovation + rénovation énergétique) en étudiant la faisabilité technique, énergétique, architecturale, et financière.

 
Elle se fera aider pour cela par une équipe d'AMO (Assistance à Maîtrise d'Ouvrage) ou directement par une équipe de maîtrise d'oeuvre, selon la complexité du programme.

 
6/ CONSULTATION DES ENTREPRISES

 
Enfin, la copropriété passera à une consultation d'entreprises et au vote de travaux ou du moins au vote de la première phase de travaux.

En respectant cette démarche, nous pensons que les copropriétés pourront, massivement, dépasser leurs blocages et mettre en place de vrais et efficaces programmes de rénovation énergétique allant vers le niveau BBC ou mieux.

 
L'objectif de l'ARC et de ses partenaires, pour les trois années qui viennent, va être de tester cette démarche dans les différents types de copropriétés et de faire en sorte qu'elle se diffuse auprès de TOUS les acteurs et se généralise.

 
D'INDISPENSABLES MODIFICATIONS DU FONCTIONNEMENT DE LA COPROPRIÉTÉ

 
Pour éviter que la méthode préconisée ne soit mise en place uniquement dans une partie des copropriétés ; pour éviter - en particulier - que les copropriétés les plus "modestes" ne restent, comme on dit, "sur le bord de la route" et ne puissent respecter les objectifs du Grenelle de l'Environnement, il faut absolument introduire des dispositions nouvelles dans la législation, ce que les autres grands pays champions de la rénovation énergétique (tels l'Allemagne ou le Québec) ont déjà fait.

 
a/ La première disposition consiste à imposer la mise au point d'un plan pluriannuel de travaux énergétiques destiné à aller vers le Facteur 4 de façon progressive et cohérente.

 
b/ La deuxième disposition consiste à imposer la constitution (même limitée) de fonds travaux énergétiques dans toutes les copropriétés, seul moyen de commencer à préparer le financement des travaux futurs mais aussi à préparer les esprits. Ce moyen est par ailleurs éminemment social puisque grâce aux fonds travaux l'on va permettre aux copropriétés les plus modestes d'aller elles aussi vers le Facteur 4, doucement mais sûrement.

 
Cela permettra une mise en oeuvre efficace de la loi du 12 juillet 2010, dite loi "Grenelle 2", qui introduit à cet effet des dispositions et mesures nouvelles, en particulier :
  • l'introduction de la notion de "travaux d'intérêt collectif sur partie privative" ;
  • l'obligation de réaliser un DPE collectif pour les copropriétés disposant d'un chauffage collectif ou, pour les copropriétés de plus de 49 lots, un audit énergétique ;
  • la mise à l'ordre du jour (après réalisation du DPE-collectif ou de l'audit) de la question d'un "plan" de travaux d'économie d'énergie ou de celle d'un Contrat de Performance Energétique.

 CONCLUSION

 
Pour mettre en mouvement les copropriétés, on le voit, il faut :

  • améliorer les méthodes ;
  • améliorer la connaissance en matière de solutions adaptées aux rénovations progressives ;
  • améliorer les règles de fonctionnement de la Copropriété.

Vaste mais indispensable programme.

 
Association des responsables de Copropriété
http://www.unarc.asso.fr/
"

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